Le gouvernement français veut faire renaître les trains de nuit — il lui a dédié une partie de l’argent du plan de relance ferroviaire — et cette renaissance se fera, d’abord, en partie grâce aux chemins de fer autrichiens. Ce mardi 8 décembre, quatre pays européens — l’Allemagne, l’Autriche, la France et la Suisse — ont annoncé une collaboration plus étroite de leurs compagnies nationales afin de lancer plusieurs lignes paneuropéennes de trains de nuit.
Un protocole d’accord signé en marge du conseil des ministres des Transports de l’Union européenne accélère concrètement les projets d’expansion du réseau Nightjet des chemins de fer fédéraux autrichiens ÖBB, fer de lance de la renaissance des trains de nuit en Europe. En coopération avec la Deutsche Bahn allemande, les Chemins de fer fédéraux (CFF) suisses et la SNCF française, l’ÖBB fera revenir le Paris-Munich-Vienne en décembre 2021, trois ans plus tôt que ce que prévu précédemment.
Il ne prendra cependant pas la route traditionnelle via Strasbourg, mais rejoindra le Bruxelles-Vienne déjà existant à Mannheim, au sud de Francfort. S’y connectera en décembre 2023 une section Mannheim-Berlin, permettant des liaisons Paris-Berlin et Bruxelles-Berlin. Les parcours précis de ces lignes ne sont pas encore finalisés, explique-t-on toutefois à la SNCF, partenaire commercial du projet.
Nous venons de signer avec @DB_Bahn @RailService @unsereOEBB un partenariat pour développer le train de nuit entre nos pays. Une belle coopération dont je suis fier et un signal fort pour une mobilité écologique, plébiscitée par beaucoup. #SlowTrain #NighJet #Europe pic.twitter.com/TbZr0nF4Ao
— Alain Krakovitch (@alainkrakovitch) December 8, 2020
Le schéma présenté comprend aussi des trains de nuit Amsterdam-Cologne-Zurich (pour décembre 2021) et Zurich-Barcelone (décembre 2024), déjà évoqués dans un accord passé entre les ÖBB et les CFF en septembre. « Dès aujourd’hui nous évoluons vers le TEE 2.0 », s’est félicité le ministre allemand des Transports, Andreas Scheuer, lors d’une conférence de presse en ligne.
Le ministre, qui a inscrit la renaissance du mythique réseau des Trans Europ Express (TEE) au menu de la présidence tournante de l’Union européenne, envisage « un âge d’or du ferroviaire en situation post-Covid ». Son programme, surtout axé sur l’interconnexion des réseaux à grande vitesse, comprend aussi un volet sur les trains de nuit.
Paris-Nice et Paris-Hendaye bientôt de retour également
Côté français, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a estimé qu’il fallait écouter « la jeunesse (qui) a moins envie de prendre l’avion ». « C’est le bon moment pour relancer cette offre de trains de nuit en Europe », a-t-il remarqué, reconnaissant que l’initiative avait été « lancée par les collègues », la SNCF ayant été jusqu’à présent plutôt frileuse sur ce créneau.
« La SNCF va accrocher son wagon à cette locomotive qui va nous permettre d’offrir à nos clients un nouveau service, un service rénové, un service de qualité, pour une mobilité écologique et européenne », a-t-il lancé.
La SNCF pourrait toutefois être plus impliquée dans un autre projet, celui-ci intérieur à la France : le retour des trains de nuit Paris-Nice et Paris-Hendaye, prévus pour 2022, comme l’indiquait en novembre Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, selon Sud Ouest.
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